LUCIEN SCHNEGG (Bordeaux 1864 - Paris 1909) |
Grand Sculpteur très apprécié de Rodin |
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Frère aîné de Gaston
Schnegg, il naît à Bordeaux en 1864. A cette époque
leur père, ébéniste, tient un magasin d'antiquités
sur les Allées de Tourny. Pendant son enfance Lucien
Schnegg fréquente avec ses frères l'école protestante
de la rue Notre-Dame tout près du domicile de sa
famille. En 1883, il obtient le premier prix de sculpture à l'Ecole municipale de dessin de la Ville de Bordeaux. |
En 1884, il est admis
dans la classe de Falguière à l'Ecole
des Beaux Arts à Paris, pensionné pendant quatre ans
par la Ville de Bordeaux. En 1888, il tente le concours pour le grand prix de Rome. Reçu au Premier Essai il est recalé au Second. L'anné suivante il essaie à nouveau de même que son frère Gaston. Malheureusement ils échouent tous deux au Second Essai. |
A partir de
1894, il expose au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts :
parmi ses envois on peut citer : Tête de jeune femme (Musée d'Orsay) dont le modèle fut Lydie,
épouse de son frère Gaston, et la Jeune France,
dont son épouse fut le modèle, placée à Toul
sur une fontaine monumentale, la Fontaine de Curel, dont
il a également assuré la décoration. L'atelier qu'il partage avec son frère, 40 rue Dutot (actuellement rue du Dr Roux), va bientôt devenir le lieu de réunion d'un groupe de jeunes sculpteurs qui cherchent à se détacher de l'académisme trop conventionnel des écoles et s'orientent vers une sculpture plus calme, plus méditée, aux lignes épurées, tout en respectant les valeurs de la tradition. Assurément, tous le considèrent comme l'animateur de la "bande à Schnegg" . |
En 1898
Charles Saunier écrit : "MM. Lucien et Gaston
Schnegg, des siamois de l'art, exposent quelques oeuvres
de sculpture d'un talent très primesautier et qui semble
devoir peu aux études d'école." Le 12 mai 1898, les deux frères écrivent à Rodin : "En présence de l'hostilité que vous rencontrez auprès de la Société des gens de lettres, nous considérons comme un devoir de vous témoigner toute notre admiration pour votre talent et en particulier pour votre statue de Balzac." A l'Exposition Universelle de 1900 à Paris, Lucien Schnegg obtient la médaille d'or pour ses bustes : notamment un Buste de petite fille à six mois, un buste d'homme et une étude de vieillard. |
Il se marie
avec Marie
Eugénie Deny, dite Penny, et
deux filles naissent de cette union : Madeleine et
Louise. Il les prend très souvent pour modèles ainsi
que la famille de son frère Gaston, comme dans le groupe
ci-dessous.
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A côté de
ses propres travaux, il collabore avec Rodin qui l'apprécie particulièrement. En 1905, il
loue un atelier 201, rue de Vaugirard à Paris. Très recherché pour ses talents de décorateur il travaille sur de grands hôtels parisiens, comme l'Hôtel Astoria, en 1907, en collaboration avec son frère. En septembre 1909 il passe quelques jours de vacances au Canon sur le Bassin d'Arcachon , mange des huîtres et tombe gravement malade. Malheureusement, il ne s'en remet pas et meurt le 22 décembre à l'hôpital Pasteur à Paris des suites d'une fièvre thyphoïde, à quarante-cinq ans.
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Lors de son enterrement au cimetière Montparnasse à Paris devant une
assistance nombreuse Rodin a dit : "Tous ses ennemis
sont là", ce qui prouve que son grand talent
soulevait bien des jalousies. Il avait tout de même beaucoup d'amis qui participèrent à la tombola, en faveur de sa veuve et de ses enfants, organisée par son frère Gaston et Rodin, pour le livret de laquelle ce dernier écrivit cette préface : "Voici quelques mots qu'on m'a fait l'honneur de me demander, c'est avec tristesse que je les écris : |
Lucien Schnegg. Il a
eu le courage d'être un véritable sculpteur : il a tout
tiré de lui-même à la façon des réformateurs. Il a laissé des oeuvres de chemin, de plus belles encore, puis un chef-d'oeuvre plein : Le buste de la République. Aussi il a sculpté des maisons palais, d'un goût retourné aux belles époques qu'il comprenait avec passion. Dans la décoration il était intuitif et un conseiller savant. Le sculpteur enthousiaste ne désirait pas d'orgeuil inutile, mais il avait la fierté de celui que se sent vrai et pauvre. La mort l'a mis en sa place avec les héros du travail". |
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Document réalisé
par Marine Schenegg en septembre 2000
Dernière
révision : 28 janv. 2013